Férima
«La dignité d’une femme se trouve dans son corps»
Bientôt les mélomanes découvriront sur scène cette chanteuse à la voix sublime. Fatim Traoré, puisqu’il s’agit d’elle, s’est mue en Férima pour le besoin artistique. L’album qu’elle est en train de concocter est d’obédience mandingue. Récemment rentrée du Mali où elle était pour finaliser l’album, Férima s’active maintenant à dispatcher quelques titres sur les ondes des différentes radios de la place. Une politique qui va booster, selon elle, la démarche artistique qu’elle s’est fixée. Déjà que son clip passe sur les différentes chaînes de télé au Burkina Faso, une façon pour elle de marquer son empreinte dans le paysage musical au Pays des hommes intègres.
Commerçante de profession, cette férue de musique s’est adonnée à ce métier depuis 2010, l’année à laquelle elle a décidé d’entrer en studio avec ses moyens et le soutien de son fiancé qui, selon elle, a injecté des millions dans la réalisation de cet album. Pour la petite histoire, Férima a été influencée par ses sœurs lorsqu’elle était toute jeune au village. «Etaient victimes de railleries toutes celles qui ne savaient pas chanter. Il fallait coûte que coûte s’y mettre sous peine d’être exclue des regroupements féminins. C’est ainsi que je me suis mise à fredonner des airs et c’est parti de là. Aujourd’hui, j’ai le virus de la musique en moi, et je sais que j’ai le talent pour faire de la musique», affirme-t-elle. Une chance d’être dirigée dans la musique par son grand frère, directeur artistique qui officie du côté du Mali. Le produit sera finalisé sur les bords du Djoliba avec le concours d’un rappeur malien qui y apportera sa touche, mais aussi avec la bénédiction d’une des grandes voix de la chanson mandingue, en l’occurrence Ami Koïta. De l’avis de Férima, c’est un album de 8 titres qui a beaucoup de colorations et chacun y trouvera son compte. Entre deux notes, l’artiste s’insurge contre la situation de la femme africaine, lève le ton sur le mariage forcé, en appelle au sens de responsabilité des hommes à être plus regardant sur le sort des orphelins. Une ode qu’elle dédie au Moogh Naaba pour la pérennisation de nos traditions à travers le titre “Lan da ko“. Belle femme à la forte corpulence, Férima a déjà vécu les travers du show-biz. Comme anecdotes, morceaux choisis : «Je suis allée voir un M. à son bureau pour qui j’avais du respect afin qu’il m’aide à réaliser mon rêve. Il m’a dit tout net que ça dépendait de moi ; je n’avais qu’à relever ma jupe et le tour était joué. Je pense que la dignité d’une femme, c’est d’abord son corps. Si tout le monde devait en disposer comme des arachides, je ne pense pas qu’on irait loin dans ce que l’on fait. Je viens d’arriver dans le milieu mais ce que je vois me laisse sans voix ; mais j’ai ma voie à suivre. On nous qualifie de tous les noms, seul Dieu sait» En tout les cas, Férima ne compte pas se faire dicter des lois surtout opprobres. Elle compte sur le soutien de tous. Comme elle nous l’a signifié, elle fera partie des révélations féminines de l’année. Retenez simplement son nom : Férima !
Lassané Ouédraogo
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